Fin 2019, trois marques de stérilet vendues en France ont été suspendues par l’ANSM. Cela est due au phénomène d’expulsion spontanée jugée trop fréquent et donc trop risqué pour bien protéger l’utilisatrice d’une grossesse. Mais qu’en est-il vraiment de la situation générale du DIU ?
Le stérilet : une méthode de contraception populaire aux risques encore trop méconnus
Bien qu’en augmentation constante depuis une vingtaine d’années, la pose du stérilet comme méthode de contraception chez la femme a vraiment pris en vitesse en 2013, à la suite du scandale des pilules de 3e et 4e générations. À cette époque l’ANSM a noté un bon de 41 % des utilisatrices du stérilet au cuivre. Trois ans plus tard, le DIU devenait la deuxième méthode de contraception en France chez les femmes de 25 à 49 ans.
Malheureusement, les risques liés à leur utilisation demeurent plutôt méconnus. Il est rare que les professionnels informent la patiente de la possibilité d’une expulsion spontanée du stérilet. Pourtant, cela crée un véritable risque de grossesse puisqu’il n’y a plus aucune protection lors de relations sexuelles.
Cette grossesse inattendue peut provoquer un stress car l’arrivée d’un bébé est un événement à prévoir, qui demande une longue réflexion.
La relation entre stérilet et règle est elle aussi peu discutée, alors qu’elle est très importante. Ce lien peut réduire la quantité des menstruations presque entièrement, ou au contraire en augmenter le flot de manière importante.
Un risque faible, mais bien réel
Selon des études générales, le risque d’expulsion d’un stérilet tourne autour de 1 %, ce qui peut paraître bas. Mais si toutes les femmes qui perdent leur stérilet tombent enceinte, ce nombre devient conséquent.
Une autre étude américaine datant de mai 2018 du Collège américain des Obstétriciens et Gynécologues indique que
Pour les jeunes femmes qui viennent tout juste de quitter l’adolescence, ce pourcentage grimpe à 5 %, un niveau de risque très élevé pour une fille qui cherche à se protéger d’une grossesse.
Les spécialistes se taisent, malgré tout, trop souvent sur le sujet. Par exemple, le site gouvernemental français n’indique pas cette possibilité dans la section inconvénients. Une grande partie des laboratoires qui fabriquent les stérilets ne mentionnent nulle part le risque d’expulsion dans leur notice d’utilisation.
Enfin, sur la fiche d’information fournie aux patientes, du Collège National des Gynécologues et Obstétriciens Français, au sujet du dispositif intra-utérin, l’expulsion de l’appareil ne s’y trouve pas et libre aux professionnels de fournir cette information ou non à la patiente.
Preuve qu’il reste encore du travail à faire à tous les niveaux afin que les femmes puissent mieux comprendre à quoi elles s’exposent.